Yosano Mirai - I'm a lie

Il se promène un jour de printemps. Les rues d'Osaka étaient calmes, ce qui était plutôt rare depuis quelque temps.

Il avait vu le jour dans cette ville, le première août mille neuf-cent quatre-vingt seize.  Il passe à proximité de cet hôpital où il a poussé ses premiers cris. Né de parents japonais, il a hérité du nom de famille Yosano. Ses parents croyaient en un futur meilleur, espérant que le monde serait bien plus accueillant pour leur enfant quand il serait en âge de voler de ses propres ailes, ils l'on ainsi nommé Mirai.

Il continue à marcher, regardant de tous les côtés. Au loin il repère le trottoir où avant les habitants avaient l'habitude de déposer des fleurs en mémoire de ses défunts parents.

Ils ont été happés par un camion, un jour où ils se promenaient simplement, tout comme lui à l'instant. Mais les morts étant devenus monnaie courante à Osaka, plus personne ne se fatigue à déposer des fleurs en mémoire de leurs morts.

Mirai rêvasse en avançant toujours tout droit. Il s’arrête, il sait où il se trouve. Tout près, ce bâtiment maintenant abandonné est toujours bien là.

Il y a grandi. C'était encore, il y a peu, un orphelinat.  Il y est atterri à l'âge de cinq ans. Il avait peur, ne connaissait personne, il était très renfermé. C'était un enfant sage, gentil, poli. Pendant un an il y est resté, toujours en solitaire. Mais c'était sans compter la venue d'une personne devenu très spécial pour lui; Miura Ren. Autant dire que le feeling entre les deux enfants étaient directement passé. Après s'être rencontré, ils ne se sont plus jamais lâchés. Ils ne faisaient jamais rien, l'un sans l'autre. Que ce soit manger, dormir, jouer. En grandissant, leur relation n'est devenu que plus fusionnelle. Un véritable amour était né entre les garçons alors à peine âgé de onze et dix ans. Mais pas un amour fraternel, ni amicale, mais un véritable amour. Les gens ne cessaient alors de dire que leurs relations n'était que malsaine et qu'à cet âge, l'amour n'existait pas encore. Mais les deux enfants restaient tout de même ensemble, même si les adultes essayaient désespérément de les séparer.

Il soupire, toujours perdu dans ses pensées. Les souvenirs de douleur remontent petit à petit.

Quand ils furent âgé de treize et douze ans, la vie vient à nouveau arracher un être cher à Mirai. Ren allait se faire adopter. Il allait devoir le quitter, vivre sans lui. C'était inconcevable à ce moment là, eux qui faisaient tout ensemble, ils allaient devoir se séparer l'un de l'autre. Mirai n'a pas été d'accord ce jour là. Lui qui est d'habitude si calme et obéissant,  avait fait un véritable carnage dans l'orphelinat, le jour du départ de Ren. Ils ont du l'enfermer dans les toilettes pour qu'il se calme, pour qu'il n'empêche pas Ren de s'en aller loin de lui. Il n'a même pas pu lui dire au revoir. Les nuits qui ont suivi le départ de Ren, il n'a pas su fermer l'œil. Il passait ses nuits à se retourné dans tout les sens, et ses journées à regarder par la fenêtre, espérant peut-être apercevoir la voiture ayant emporté Ren loin de lui revenir le lui rendre. Les années avait passées, et Mirai s'en était doucement remis. Ces six ans passés avec Ren n'était plus que de simples et heureux souvenirs. Il savait que rien ne pouvait changer le passé, que si les choses s'était passées ainsi, c'est qu'elles le devaient.


Déambulant toujours dans les rues de sa ville natale, il s'arrête un instant devant son ancienne école.

Il n'a jamais terminé ses études. Il a arrêté à seize ans, il n'avait plus la foi de continuer. Cela faisait sept ans qu'il vivait dans cet orphelinat. Sept années qu'il voyait défiler des visages devant lui. Des parents voulant adopter. Mais personne ne s'était intéressé à lui. Peut-être était-il maintenant trop vieux pour être adopté ?  Il a fini par ne plus s'investir dans ses études. Il n’avait plus de motivation, plus l’envie de continuer à se battre.  Devenant un élève de moins en moins régulier jusqu'au final arrêter totalement. Il a fini par sombrer de plus en plus. Ne trouvant pas sa place dans ce monde, il se demandait ce qu'il finirait par devenir.  À l'âge de dix-sept ans et demi, il décide de fuguer de l'orphelinat où il a grandi. Il laisse ses souvenirs derrière lui, dix huit ans de sa vie.

Il arrive dans une rue qu'il connait bien. C'est là qu'il a rencontré la plupart des personnes qui l'ont aidé dans ses débuts.

Il venait de fugué, n'avait nulle part où aller. Il était livré à lui même, dans cette ville où se mène une guerre des gangs acharnée à l'abris des regardes. Il avait atterri il ne sait pas trop comment, dans cette ruelle obscure. Là, Mirai fit la connaissance de personnes membres du BS. Des host,  des strip-teaseuses, des danseurs, des barmans, ils y avaient de tout. Il était seul, n'avait pas d'argent et il est plutôt mignon, que demander de plus? Ils lui avaient alors proposé d'aller y jeter un coup d'œil, cela lui aurait permis de gagner de l’argent et de pourvoir se payer un logement.  Mais Mirai était très réticent. Il ne voulait pas s'immiscer dans ce genre de chose. Mais après quelques mois de galère dans les rues, sans argent et où il manqua de se faire tuer à de multiples reprises, il a fini par craquer. Il intégra alors les Body Scandals à dix-huit ans en tant qu'host. Il se créé alors l'identité de Kin. Très vite, il se fait remarquer de par son jeune âge. Plusieurs clients réguliers veulent de sa plaisante compagnie. Ils sont évidemment tous plus âgés que lui. Pour la plupart, il ne s'agit que de flirt, mais pour certains clients l'apprécient tout particulièrement, cela va beaucoup plus loin ; savent apprécier son innocence, et adorent profiter de sa docilité, il fut bien vite leur jouet préféré. Kin appris alors à satisfaire tout les fantasmes de ses clients fidèles. Il a maintenant bien grandi, cela fait quatre ans qu'il possède cette identité. Quatre ans qu'il passe ses soirées et ses nuits dans ce rôle. Il vit maintenant dans un petit appartement miteux et moisi à quelques rues du Body Scandals.

Mirai fait demi tour, il continue à avancer calmement. Il inspire de grande bouffée d’air. Il fait si calme. Il s’avance encore un peu et il arrive enfin à destination.

Il pousse alors la porte grinçante du petit café où il a l’habitude de se rendre en journée. Ce café est toujours si vide. Il voyait toujours les mêmes têtes défiler ici. Mais aujourd’hui, il a remarqué qu’il ne reconnaissait pas un homme assis à la table du fond. Il s’avance vers le serveur et lui commande son café habituel, et au lieu d’aller s’assoir, il dévisage la silhouette de l’inconnu. Elle lui paraissait si familière. Il s’avance doucement vers la table ou est assis l’homme et il se racla la gorge pour signaler sa présence. Ensuite, un petit « Excusez-moi… » Timide vient franchir ses fines lèvres. Quand l’homme se retourna, le doute n’était plus possible. Il reconnait les traits de son visage, la forme de ses yeux, c’est lui et il n’a pas changé, Miura Ren. Mirai lui sourit tendrement ; « Ca fait un bail ! »


Ce jours la, ils ont beaucoup parlé. Ren lui a raconté comment toute sa vie s’était déroulée après son adoption. Il lui avait tout raconté dans les moindres détails. Quand à Mirai, c’est une autre histoire. Quand ce fut à son tour de tout raconter, il eu un moment de blanc. Un moment ou il revoyait la vie misérable qu’il avait vécu jusqu’à maintenant. Ce qu’il était devenu. Les larmes lui montaient aux yeux, mais il les a ravalées. Il prit alors une grande inspiration et commence à parler. Il raconte. Il ne raconte pas sa vie, non. Il raconte des mensonges. Il dit qu’il s’est fait adopter peut après le départ de Ren. Il dit qu’il a grandi dans une super famille qu’il apprécie beaucoup. Il lui dit aussi qu’il a fini ses études et qu’il travaille de nuit dans un bar d’Osaka. Il ne lui dit rien à propos de sa fugue, rien à propos de ses problèmes d’argent,  et il lui parle encore moins de l’existence de Kin.